Ps: Je remercie July pour m'avoir laissé sa cuisine 5 minutes!

Hier soir, après ma note, je suis allée tenir compagnie à july au Glob jusqu’à la fermeture. Et c’est là qu’il est rentré, cet homme d’une quarantaine d’année, manteau noir, bonnet, lunette vintage, magazine de mode en main. Avec un grand sourire il nous a demandé quelle boisson pourrait le rendre heureux, qu’est ce qu’il pourrait boire pour que sa bonne humeur retrouve le bon chemin. Après quelques minutes de réflexion, sa commande devant lui, il nous a dit que parler à des inconnus devenait rare et que lui, il aimait ça. Il m’offre un thé. C’est bizarre, il n’est pas apparu comme un pervers complètement alcoolique (utilisation de ses propres mots). Il ouvre son Wad, me montre une photo de Lagerfeld. C’est à ce moment là qu’on s’est rendu compte qu’on pouvait finir les phrases de l’autre. Tout ce qu’il disait m’apparaissait comme une poésie, tout avait un sens et tout était comme une peinture de Pierre soulages, avec de la douceur de la précision et une expression de bonheur. Et là il m’a posé cette question : «  Vous êtes dans l’art ? ». Malheureusement pas. Dans le commerce, lui aussi, malgré cette fibre artistique qui nous réunissait. Il a regardé mon bracelet, l'implant sur mon avant bras, ma tasse de thé et m’a dit que cela ferait une magnifique photo. Notre conclusion à été la tristesse de ne pas avoir un appareil photo intégré dans nos yeux. Il m’a avoué avoir un porte-bonheur, un caillou gris, ramassé au bord du lac de Neuchâtel. C’était à mon tour de lui dire que le mien, trouvé au même endroit, restait chez moi par peur de le perdre.

Une complicité de 20 minutes qui m’a redonné une bouffé de confiance en moi, du bonheur et j’avoue, une rencontre qui m’a laissé sans voix, la tête pleine de rêves.

Faut il avoir une passion pour être intéressant au yeux des gens ? La musique pour les uns, le dessin ou la photo pour d’autres. Faut il savoir faire quelque chose de spécial pour rentrer dans le groupe des gens à connaître et à côtoyer ? Il faut tout d’abord être entouré de personnes intéressées par la même chose que vous, capable de reconnaître votre talent, si talent il y a. Des amis non jaloux qui sont prêts à vous dire que ce que vous faite est génial et trouver dans leur yeux ce que tout le monde recherche, de l’envie et de la reconnaissance. Cette chose qui vous rend fière et vous redonne une bonne bouffé de confiance en vous. Mais au fond, nous sommes peut-être les seuls à ressentir un frisson en écoutant quelques notes, une voix, en regardant une ombre, une couleur, un sourire et un jolie plissement de tissu. Doit on forcer le destin, laisser traîner quelques croquis ou autres feuilles recouvertes de votre savoir-faire ? J’envie ces personnes reconnues pour leur art, au détour d’un blog, car je crois que de nos jours, la seule façon de pouvoir s’exprimer et faire connaître notre passion, c’est bien par le net.

Cosmopolitan

Faible penchant pour les cocktails et les séries américaines...